Université d'été

L’Université d’été 2016

INTRODUCTION

« Les habitués le savent déjà, les autres ne vont pas tarder à le découvrir : la Mousson d’été n’est pas un festival comme les autres. C’est une manifestation qui se situe sur l’autre rive du théâtre. Loin des carnavals à deux balles, des hypermarchés culturels, des rendez-vous mondains, la Mousson invite à l’exploration de territoires cachés, à la rencontre de configurations intimes, au partage de fulgurants désirs … La Mousson fait pénétrer un certain public dans la fabrique du théâtre d’aujourd’hui. Encore ne suffit-il pas d’afficher l’excellence du projet, il faut la démontrer.

La Mousson d’Été se distingue, d’abord, en affirmant la prééminence et la pluralité des écritures. Au principe: du théâtre qu’elle défend, il y a une dramaturgie. La Mousson commence, toujours, par un auteur qui écrit. Telle est la caractéristique essentielle de l’événement: si le travail de la langue (écriture, réécriture, traduction…) s’accomplit dans le secret d’un espace mental et privé, la Mousson ouvre des lucarnes directement sur l’atelier de l’auteur. Elle prend le théâtre en amont, bien avant les décors et les costumes, avant la production et les effets de mise en scène. La Mousson ordonne une première lecture. Et le miracle commence. Car, pour peu qu’on dispose d’un endroit (il est magnifique, tant mieux!) et de quelques acteurs (ils sont excellents, bravo!), le dessin théâtral contenu dans l’écriture se dévoile et l’imagination prend forme. L’intuition se transmet, l’émotion se propage. On va bientôt savoir ce qu’ils ont dans le ventre, et où ils veulent en venir, ces auteurs qui acceptent le jeu de ce rassemblement improbable, de cette configuration inédite des spectateurs penchés sur leur épaule et qui les regardent écrire

Être à la Mousson, c’est prendre place sur le pont supérieur du navire et voir venir à soi l’horizon d’un théâtre neuf. Se mettre à l’heure ? Anticiper, plutôt ! Et réfléchir, dans le même temps, aux enjeux esthétiques de ce qui se dévoile, s’interroger sur la place et le rôle de nouveaux objets dans le paysage dramatique actuel. Telle est la seconde originalité. La Mousson a inclus dans son dispositif une structure « universitaire », des ateliers de recherche-action qui permettent à des étudiants, des enseignants et des professionnels, placés sous la direction d’éminents spécialistes, d’échanger leurs réflexions, d’expérimenter leurs intuitions, abordées dans le texte sous un angle théorique et pratique à la fois.

Quoi, encore ? Le fait que la Mousson, dont on dit qu’elle n’est pas un festival comme les autres, soit aussi un moment festif et exaltant. Qu’il soit à la fois important et plaisant d’y être. Que le plaisir de la découverte artistique s’y accompagne toujours de celui d’une convivialité musicale et dansante. C’est sans doute ce qui fait que le festival n’usurpe pas son nom exotique dans un pays désert. La Mousson nous bouleverse profondément, elle transforme radicalement notre sensibilité, modifie notre écoute, élargit le champ de notre regard. Elle nous amène sur l’autre.

La planète se réchauffe ? Ne partez pas en Inde cette année, restez à Pont-à-Mousson ! »

Olivier Goetz

L’UNIVERSITE D’ÉTÉ

L’Université d’été européenne, dirigée par Jean-Pierre Ryngaert, est consacrée aux écritures dramatiques contemporaines. Elle a pour particularité de s’installer à l’intérieur de la Mousson d’été ; les stagiaires suivent la totalité du programme (25 mises en espaces et lectures, spectacles) et profitent des installations de la MEEC ainsi que de la présence des artistes. Elle propose une approche multiple du théâtre contemporain.

Le programme comporte toujours des spectacles de toutes origines, européennes et mondiales, en présence des auteurs, de metteurs en scène et d’acteurs de diverses nationalités. Cette tradition établit le contexte dans lequel les stagiaires vivent, rencontrent en permanence des artistes et des créateurs dans un site exceptionnel. La programmation artistique commence à partir de 14h, présente chaque jour entre cinq et six auteurs et propose des espaces de rencontres formelles et informelles entre les auteurs, leur traducteur, le public et les stagiaires de L’Université.

Un programme spécifique est cependant prévu pour les stagiaires qui le suivent à heures fixes : Cinq ateliers de lecture, de jeu, d’écriture et de dramaturgie facilitent l’approche des textes au programme. Ils sont encadrés chaque matin par des écrivains, metteurs en scène ou universitaires. Quatre parties d’après-midi sont consacrées à des conférences et des échanges plus théoriques, en présence des artistes de La Mousson. Une équipe d’encadrement, regroupant artistes et universitaires, est en permanence en charge des travaux. Le personnel administratif de La Mousson d’été assure l’accueil et le suivi des stagiaires.

L’Université d’été se déroulera du mardi 23 août au lundi 29 août 2015. Les ateliers auront lieu le matin de 9h30 à 12h30. Ils sont constitués de cinq groupes de 15 à 20 personnes et sont dirigés par Jean-Pierre Ryngaert (metteur en scène) qui en assure également la direction, Joseph Danan (auteur, dramaturge), Pascale Henry (auteur, metteur en scène) et Nathalie Fillion (auteure, metteure en scène, comédienne).

Rebekka Kricheldorf, auteur allemande dont on a pu entendre la lecture d’ Extase et quotidien à la Mousson d’été 2014, dirigera un cinquième atelier. Cet atelier européen, créé en partenariat  avec Fabulamundi poursuivra les mêmes objectifs que les quatre autres ateliers, mais il ne se déroulera partiellement en anglais. Il sera donc ouvert aux participants qui comprennent cette langue. Ils écriront, joueront ou réagiront cependant en français. Ces 5 ateliers parallèles ont pour objectif la découverte et l’exploration de certains textes mis en lecture, en espace ou mis en scène pendant la Mousson d’été.

Toutes les formes d’approche sont envisageables dans chacun de ces ateliers (la lecture, la dramaturgie, l’écriture). Aucun n’est spécialisé. Le choix des textes et l’équilibre des approches sont laissés à l’initiative de chacun des responsables d’atelier. Les choix pédagogiques sont décidés durant l’année, en parallèle avec les textes programmés par le Comité de lecture de La mousson d’été. Il est également possible que des courtes rencontres soient organisées dans le cadre des ateliers, avec des auteurs ou des traducteurs, mais l’essentiel du temps est consacré à un travail actif sur les textes.

L’objectif est de confronter, via le théâtre et les dramaturgies contemporaines, des formes et des cultures, des états du monde, en rassemblant des adultes expérimentés dans le champ artistique et des étudiants désireux de s’ouvrir plus largement aux influences internationales.

Les frais d’inscription à l’Université d’été sont de 190 euros, (étudiants 130 euros) (comprenant une participation aux frais pédagogiques, aux repas et à l’hébergement pour 6 jours, l’accès à l’ensemble de la programmation artistique sauf les deux spectacles (tarif préférentiel : 6 €).

Règlement par chèque à l’ordre de La Mousson d’été lors de votre confirmation d’inscription. Sur demande, le règlement pourra être pourra être échelonné.

Inscription :

Dossier d’inscription UE 2016 FR

Dossier de présentation UE 2016 FR

LES INTERVENANTS

Jean-Pierre Ryngaert est Professeur émérite à Paris 3-Sorbonne nouvelle. il enseigne la dramaturgie à l’ERAC, Ecole régionale d’acteurs de Cannes et anime l’université d’été de La Mousson d’été. Il est l’auteur d’une douzaine d’ouvrages. Son dernier livre, avec Julie Sermon : Théâtres du XXIe siècle : commencements » est édité chez Armand Colin, 2012.

Joseph Danan est auteur dramatique et Professeur à l’Institut d’Études théâtrales (Sorbonne Nouvelle – Paris 3). Plusieurs de ses pièces ont été créées par Alain Bézu, avec qui il collabore régulièrement comme dramaturge, mais aussi par Jacques Kraemer, Joël Jouanneau, Jacques Bonnaffé et bien d’autres… Il a lui- même mis en scène deux d’entre elles, Roaming Monde (La mousson d’été 2005) et Police Machine (Mexico, 2009). « Parmi ses dernières publications, aux éditions Actes Sud : Qu’est-ce que la dramaturgie ?, L’Atelier d’écriture théâtrale (en collaboration avec Jean-Pierre Sarrazac), Entre théâtre et performance : la question du texte, et, tout récemment, Le Théâtre des papas (dans la collection Heyoka jeunesse) ; ainsi qu’un roman, La Vie obscure, aux éditions du Paquebot.

Nathalie Fillion est auteure, metteure en scène, actrice de formation, pédagogue, elle met en scène ses textes. Depuis 2004 : Alex Legrand (L’Harmattan), tragi-comédie (jouée 100 fois, à Paris et en tournée, salué par la critique), Pling, conte musical (CDR Lorient), A l’Ouest (Actes Sud Papiers, prix fondation Barrière 2011), comédie épique (les Célestins, le Rond-Point, tournée). Actuellement en tournée : Sacré Printemps ! concert théâtral (le Centquatre, CDR Vire, Opéra Bordeaux, CDN Limoges), Leçon de choses, pièce pour salle de classe, commande du TGP-CDN Saint Denis (CDN Saint Denis, Limoges, Nancy, Théâtre du Nord). Elle est aussi l’auteure d’un livret (joué à l’Opéra Bastille en 2005), d’une nouvelle, d’une traduction de l’Oiseau Vert, et de littérature jeunesse. De la France à l’étranger. Les Descendants (l’Avant-Scène), commande de la Comédie Française, est traduit en roumain, italien, mis en espace à Rome, diffusée sur RAI 3. En 2010, elle est invitée à Montréal par l’Académie des Lettres du Québec. À l’Ouest est traduit en allemand, anglais, espagnol, sélectionné par le bureau des lecteurs de la Comédie Française et lu au Théâtre du Vieux Colombier, ainsi qu’à Montréal, San Francisco (Des voix 2012), créé à Marburg (Allemagne) par Matthias Faltz (2014). Pling est créé à Moscou (2013). Membre de La Coopérative d’écriture.

Pascale Henry est auteure et metteure en scène. Son parcours d’auteure s’inscrit dans une relation étroite à la scène où elle est d’abord comédienne puis où elle aborde très vite l’écriture et la mise en scène. Elle dirige la compagnie Les Voisins du dessous (compagnie conventionnée par le Ministère de la Culture en Rhône-Alpes) qu’elle engage dans un parcours qui se trame au frottement avec les singularités du monde d’aujourd’hui. Accueillie à plusieurs reprises en Résidences d’écriture à la Chartreuse de Villeneuve Les Avignon, son travail a été accueilli dans la diversité du réseau théâtral français (scènes nationales, centres dramatiques, scènes conventionnées) ainsi qu’à l’international. Elle a écrit à ce jour une quinzaine de pièces.

Rebekka Kricheldorf est une auteure allemande. Née en 1974 à Freiburg, elle fait des études de langues et de littératures romanes à l’Université Humboldt puis suit les cours de la section d’écriture scénique à l’Académie des Beaux-Arts de Berlin. Elle écrit, entre autres, des pièces pour le Staatstheater Stuttgart, Theater Neumarkt Zürich et Deutsches Theater Berlin. En 2010 elle obtient le Prix de littérature de la ville de Kassel. Entre 2009 et 2011 elle est auteur en Résidence à Theaterhaus Jena. Ses pièces, pour lesquelles elle a reçu de nombreux prix, ont été montées au Staatstheater de Kassel, au Stadttheater de Berne, au Schauspielhaus du Hambourg et au Théâtre d’Osnabrück.  Ses dernières pièces, Villa Dolorosa en 2011 et Testostérone en 2013 ont été présentées dans le cadre des Journées des Auteurs du Deutsches Theater der Berlin. Extase et Quotidien, pièce nominée pour le Prix du Théâtre de Müllheim 2014, est une pièce  commandée par le Deutsches Theater de Berlin où elle a été créée janvier 2014. Elle vit aujourd’hui à Berlin.

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